Ghulam Sakhi, le dernier verrier d’Hérat (Afghanistan)

Dans son atelier décatiHérat (Afghanistan), 24 oct 2018 (AFP) – Dans son atelier décati, Ghulam Sakhi tortille habilement le verre fondu pour le transformer en gobelets
et vases d’un bleu ou vert délicat. Il est l’un des derniers souffleurs
de verre d’Afghanistan.

Voûté devant son brasier, ce quinquagénaire qui paraît beaucoup plus âgé
maugrée contre les importations chinoises bon marché responsables selon
lui de la baisse de la demande.

« Les gens n’apprécient pas l’art », peste-t-il, expliquant qu’il ne vient
désormais plus que quelques jours par semaine travailler dans son
atelier de briques et de tôle ondulée où règne une chaleur étouffante.

L’industrie autrefois florissante des verreries d’Herat, dans cette
ville éponyme de l’ouest du pays, a été brisée par des décennies de
guerre, de pauvreté et d’importations bon marché. Et le métier de
souffleur de verre, transmis de génération en génération, tend à
disparaître.

Des décennies de guerre ont chassé les touristes étrangers qui étaient
attirés par Herat, ville chargée d’histoire, ancienne capitale de
l’empire timouride au XVe siècle et plaque tournante du commerce sur la
Route de la soie.

« Je suis très triste », lâche-t-il. « Si rien ne change, c’en est fini ».

Allison JACKSON
https://info.arte.tv/fr/afp/actualites/afghanistan-les-verreries-dherat-autrefois-flamboyantes-sombrent-dans-loubli